Rock Lee ─ " Je suis le resplendissant fauve de jade de Konoha ! "

La première fois que j'ai vu Rock Lee à l'œuvre..?

Il était vraiment pittoresque. Plus je détaillais son visage, plus il me semblait niais et complètement à côté de la plaque. Sans rire, ses sourcils étaient monstrueux, et sa coupe au bol ne relevait plus d'une simple affaire de - mauvais - goût. Ses deux grands yeux ronds lui donnaient un air épanoui, et je jurais par tout les dieux que j'avais en face de moi le parfait imbécile, sans doute l'idiot du village. Mais comment omettre d'évoquer sa tenue vestimentaire... ridicule, et même perverse ! Une combinaison tellement moulante que c'en était gênant, d'un vert pétant contrastant avec d'affreuses jambières oranges faisant office de poids, comme on en fait plus. Quand à ses avant-bras, ils étaient couverts de bandages qui n'allaient pas en sa faveur - son cas était désespéré de toute façon. Comprenez par là qu'il avait tout l'attirail du demeuré qui héritait en plus du look le plus ringard qu'il m'est été permis de voir. Il était là tout sourire, l'air benêt, et j'étais en train de me morfondre à me dire que Gai-sensei s'était bien foutu de ma gueule quand il m'avait parlé d'un "petit génie de l'effort". Nous n'avions définitivement pas le même sens des mots, lui et moi.
Sérieux. Le pauvre, il allait se ridiculiser à côté du petit Neji, digne héritier des nobles avec un balais dans l'c*l. Certes, ce gamin n'avait pas la franche rigolade dans le sang, mais pour ce qui est du Ninjutsu, c'était une autre paire de manche. Il était issu des grands virtuoses du Chakra, autant dire qu'il allait sans doute se faire malmener comme un gringalet en zonzon le danseur de balais avec son costume concassant. Et il n'avait pas plus d'allure en s'échauffant. J'avais un peu de peine pour lui remarque. Surtout quand je repensais au fait qu'il n'avait pas le moindre don pour le Ninjutsu. Il avait au moins le mérite d'aller jusqu'au bout de son idée. Moi, j'aurais jamais été aussi loin. Surtout pour me faire casser la gueule par un petit prodige. D'autant que l'espoir est censé faire vivre, et lui il s'y risquait à en crever. Aucun intérêt.

Pourtant, il se passa quelque chose. D'un coup d'un seul, son visage s'était endurci. Après échange de regard avec le p'tit Hyûga, une sorte de détermination à toute épreuve s'était manifestée sur la tronche du malpropre - ben oui avec une allure pareil je voit pas d'autre mot. Ils étaient hauts comme trois pommes, l'un hilarant l'autre déprimant, mais l'animosité régnant entre eux me prenait aux tripes. La tension virevoltait dans l'air, au milieu de ces troncs anciens habillés de feuilles ocres et brunes pour cet automne plus que chaleureux. Le vent faisait virevolter nos tissus, et ça donnait une certaine classe à la scène. Ça dura facilement quelques secondes, avant que Gai ne reprenne son poulain en le rappelant à l'ordre. Avant que leurs petites chamailleries, auxquelles je ne croyais plus malgré l'éclair de maturité ayant jaillit à l'instant, ne commencent, le bridé à la coupe au bol s'approcha d'un poteau de bois spécialement fait pour taper dessus. Il semblait se concentrer, un peu trop d'ailleurs. Pour moi, la pilule était trop dure à avaler : ce mioche n'allait tout de même pas frapper cette colonne de toutes ses forces? Alors quoi, un titre de Genin, un bandeau frontal, trois poils dans le slip - et le double sur les arcades sourcilières - et il allait se la jouer gros dur?
Ben oui, il l'avait fait... et le pire, c'est que le pilier avait plié sous la force de l'impact. Sans déconner. Le cri qu'il avait poussé ne lui donnait pas fière allure, pourtant des copeaux de bois avaient volé en éclat au coup qu'il avait donné. Ces machins étaient pourtant vachement solides - j'en sais quelque chose, je m'y étais pété le tibias une fois. Alors Lee (je lui accordait enfin l'estime de l'appeler par son prénom) enchaîna les gnons dans le pieu. Et bang, bang, bang. Il y mettait toute ses forces, mais sa vitesse n'en était pas moins étonnante. Les paroles de Gai me trottaient dans la tête : ce garçon était allaient au-delà de son manque de prérequis dans les arts ninjas pour façonner, à la seule force de son bras et d'un important travail abattu, sa propre voie. Un grand gaillard du Taijutsu. Le petit hautain faisait pâle figure : plus las et irrité qu'impressionné, il semblait ne pas apprécier que les attentions se tournent vers son camarade. La rivalité semblait de mise, d'autant que le protégé de Gai se tourna vers son vis-à-vis Hyûga pour lui adresser un sourire des plus prétentieux. Il en avait dans le slip finalement - façon de parler au vu de son accoutrement épousant généreusement ses parties.

A peine leur senseï tapa dans ses mains que les deux garnements se mirent en place. J'avais finalement bien plus hâte d'assister à ce combat atypique que de faire toute autre chose. A nouveau, les deux mômes se fusillaient du regard, l'un avec mépris, l'autre avec une certaine assurance. En effet, il semblerait que son petit numéro avait décuplé les capacités de ce gosse - aussi ridicule qu'il puisse être. Sur ordre de Gai, la partie débuta, et celui qui se définissait comme "le resplendissant fauve de jade de Konoha" fonça sur son adversaire avec témérité. Sa vitesse lassait sur son passage un nuage de poussière soulevant cailloux et mottes de terre, dans un grondement étrange. D'une pulsion de chakra, Neji vit apparaître autour de ses yeux ce qu'on apparentaient à de grosses veines : le Byakugan. La charge venait à son terme, mais c'est avec violence que Lee fut renvoyé à la case départ. Le jeune Hyûga le propulsa d'où il venait par une impulsion de Chakra puissante, laissant le challenger s'écraser au sol. Et tandis qu'il se relevait en grimaçant, le petit génie semblait l'attendre de pied ferme, avec insolence. Il s'apprêtait à accueillir la seconde attaque de son antagoniste, si toutefois il en avait toujours la force. Comme insulté, Lee se remis sur ses deux guiboles, fin prêt à se frotter à nouveau à son rival. J'avoue que j'étais moi-même excité par ce duel pourtant banal en apparence. Je me prenait tout à coup au jeu.
Les deux lutteurs restèrent là un instant à se regarder, puis c'était reparti. J'avais l'impression qu'il allait encore plus vite que tout à l'heure, mais était-ce bien possible pour un gamin de son âge? J'en doutais, mais plus rien ne m'aurait étonné de sa part. Lorsqu'il se présenta à nouveau avec férocité devant Neji, Lee passa cette fois-ci au travers de la garde son ennemi, le gratifiant d'un uppercut monumental. Mais sans se laisser surprendre pour le coup suivant, l'héritier se remis en scène d'une pirouette spectaculaire, contrant de justesse une offensive de Lee à peine revenu sur ses deux pieds. Neji enchaîna alors quatre ou cinq coup appuyés par du chakra, envoyant valdinguer l'autre sans concession. Tombant violemment au sol, le fauve grinça des dents tout en faisant l'effort de se relever... avant que Gai ne s'interpose. J'étais à deux doigts de protester contre la suspension de ce combat, mais j'avais du taff qui m'attendais. Ce gamin avait du mérite, mais encore beaucoup de chemin à faire.

Le pauvre, il s'était fait massacré. Et c'était tout à son honneur.

Vous savez, je crois qu'il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises situations.
Si je devais résumer ma vie, aujourd'hui, je dirais que c'est d'abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi, et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée, parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer.

Alors ce n’est pas mon cas comme je le disais là, puisque moi au contraire j’ai pu et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu’amour, et finalement quand beaucoup de gens aujourd’hui me disent : Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? Et bah je leur réponds très simplement, je leur dis : c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé, aujourd’hui, à entreprendre une construction mécanique mais demain, qui sait, peut-être, simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le le don de soi…