Genzo Sane
▌Messages : 3 ▌Localisation : Au fin fond de sa forge glauque. ▌État d'esprit : Egal.
Encre de chine ▌Situation: ▌Spécialité: Le cynisme. ▌Nindô: "..."
| Sujet: Genzo Sane. Mer 7 Nov - 14:11 | |
| | SANE Genzo
Date de naissance : 27 avril. Âge : 30 ans. Sexe : Homme. Groupe sanguin : AB. Village : Originaire de Kumogakure. Etat civil : Éternel célibataire. Grade :Aucun dans la hierarchie shinobi, sinon, maître forgeron.
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L'homme, assis par terre, pieds au sol, tenait entre ses mains un morceau de papier, coudes appuyés sur ses genoux. Entre ses jambes, une petite boite débordait de feuillets. Le papier semblait vieillit. Froissé.
Il avait échoué à l'examen. « Encore », car lorsqu'il avait écrit ces mots, il venait d'échouer pour la seconde fois. Ses souvenirs – très lointains – étaient vagues, mais il pouvait encore se remémorer la haine qu'il avait ressenti à cet instant. Car cette haine était toujours latente, au fond de lui. C'est elle qui l'avait forgée. Elle qui avait fait de lui l'homme qu'il était aujourd'hui. Ses yeux, entre le vert et le marron, tirant sur le jaune sous l'effet de la lumière, se posèrent sur les mots suivant, griffonnés d'une main d'enfant.
Il n'avait que treize ans lorsque c'était arrivé. Sa mère était désespérée : turbulent, violent, le petit garçon n'en faisait qu'à sa tête, n'écoutait ni sa mère, ni ses maîtres. Si encore il dépensait son énergie dans ses exercices... mais non, il était mauvais élève, un bon à rien, comme disaient certains. Et suite à son deuxième échec à l'examen, le petit garçon était devenu invivable. Tout aurait été différent, si il n'avait pas quitté le village ce jour la, songea l'homme. Ses mains cagneuses, d'adulte, où le poil poussait assez généreusement, lâchèrent le morceau de papier pour prendre le suivant dans la boîte. Son expression était impassible, mais son œil était curieux. Autour de lui, silence.
L'art de la forge. Il était devenu très habile, travaillant les armes depuis cet âge. C'était son domaine ; aucune n'échappait à son œil expert, aucune qu'il ne pouvait travailler. Il leva la tête, dévoilant à la lumière un visage marqué, des traits endurcis comme marqués dans le fer. Cernes, collier de barbe mal rasé, l'homme ne prenait pas grand soin de son esthétique. On ne pouvait dire qu'il était beau, pas dans cet état. Mais il avait du chien. Au dehors, et il l'ignorait, on le surnommait le loup, à cause de sa pilosité et de son air mal peigné. Il renifla, reposant son regard sur le papier. Sa peau était mate. A moins que ce ne soit de la saleté.
Autour de lui, de la pierre, du bois. Une chambre silencieuse, vide. C'était sa tanière. Cette petite maisonnée accolée à sa forge. Il y avait une atmosphère humide, tandis que sur le toit claquait la pluie. Il posa de côté ce papier, et saisit le suivant. Ses yeux parcoururent rapidement les lignes, mais il n'y prêta pas attention, pas plus que les feuillets suivants. Seule la pluie, le papier, et des reniflements réguliers se faisaient entendre. Et au loin, alors, l'orage. Il plissa légèrement ses yeux jaunâtres tandis que des mots accaparèrent enfin son attention.
Un rapide coup d’œil à la date lui confirma ses pensées, qui aussitôt s'étaient manifestées. Mais sans un mot, cependant plus attentif, il posa le papier – cette fois à l'écart des autres – et reprit le défilement de mots et feuillets. A bien y regarder, on aurait dit qu'il cherchait quelque chose. Et tout ces mots étaient là. Écrits par son passé, pour son avenir. Oh il ne s'agissait pas d'un genre de journal intime ; non, c'était plutôt un simple... éventail de sa vie. Depuis toujours, il était persuadé qu'écrire ce qui lui arrivait était utile. Il savait qu'un jour, il serait là, peut-être assis, à relire ces mots. Et aujourd'hui encore, il écrivait sa vie, comme un reflex, comme un recueil de son vécu, des mémoires. Mais elles n'étaient destinées qu'à lui, ou à personne. Enfant, il écrivait pour lui-même, pour son futur-lui, mais désormais, l'écriture était un remède – il ignorait simplement ce qu'elle soignait.
Une secousse dans sa poitrine. Il savait que ces mots arriveraient, il ne s'y attendait simplement pas à cet instant. Il était mort – le second événement de sa vie, après son départ du village. Il avait vécu sept ans à la forge, aux côtés de son père. Ces mots, il les avait écrits à vingt ans. Et il pouvait se rappeler des sensations exactes de cet instant. Les palpitations de son cœur, les larmes qui n'en finissaient plus de couler. Et les brûlures sur son corps. La peur. L'homme ferma les yeux, alors que les souvenirs lui revenaient d'eux-mêmes, sans qu'il n'y fasse appel.
Les sacs. Deux grands sacs étaient préparés, alors que Genzo venait d'ouvrir l'oeil au petit matin. Il avait questionné son père, alors qu'il ne trouvait plus ses affaires. « Il faudra peut-être partir. Très bientôt. Je t'expliquerai. » Incompréhension. Mais il avait raison, car cette après-midi là, la police était arrivée, et tout s'était déroulé à une vitesse incroyable. Ils avaient d'abord essayé de fuir, puis rattrapés, son père avait attaqué l'homme qui tenait Genzo, hurlant à ce dernier de fuir. Le jeune homme n'y comprenait rien, totalement dépassé par ces événements aussi violents que soudains. Figé, son esprit et son corps ne lui répondaient plus. C'est lorsqu'il vit un katana transpercer son père qu'il se mit à courir sans réfléchir. Il avait couru, combien de temps – ça il n'en savait rien. Il avait couru, sauté, était tombé. Oui, cette chute, il s'en souvenait encore, et quelques cicatrices un peu partout sur son corps en témoignaient. Il avait chuté sur une pente beaucoup trop verticale, il avait roulé, essayant comme il le pouvait de se servir de son grand sac pour se protéger du sol, mais en bas, c'est le sang qui apparaissait ça et là, tandis que son flanc gauche témoignait d'une douleur atroce. Aujourd'hui encore, il était son point faible – une guérison non aboutie.
L'homme rouvrit les yeux. Silence. Immobile. Un papier et une écriture bien plus récents.
Si seulement il savait. Si seulement il savait pourquoi cette panique – cette arrestation, ce meurtre, cette fuite, ces blessures, cette blessure. Cette plaie qui, depuis dix ans, se rouvrait chaque fois qu'il se posait cette question. Si il avait d 'abord pensé à de l'injustice, aujourd'hui, la maturité lui avait ouvert les yeux : son père était un criminel, il devait être puni – il aurait dû être arrêté, mais en voulant sauver Genzo, il avait fait un geste interdit. En cherchant profondément dans ses souvenirs, peut-être, oui, peut-être Genzo avait-il aperçu un policier tomber, mort. Et depuis ce jour, l'homme était recherché, accusé d'être le fils d'un homme dont il ne connaissait même pas les crimes. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il était encore susceptible d'être arrêté. Cela avait failli arriver, quelques fois. Il savait que le crime était lié à la forge. Il s'y passait des choses – des jours entiers ou lui-même avait pour ordre de retourner à Kumo – des pièces qu'il n'avait pas le droit de visiter. Des gens que son père ne voulait pas qu'il rencontre. Autant de choses étranges qu'à l'époque, il ne voyait pas, mais qui aujourd'hui, lui semblaient évidentes. Sa seule chance était que dix ans étaient passés. Genzo avait bien grandit, et bien changé. Sa pilosité, ses cheveux mi-longs, d'un châtain déjà grisonnant, ses muscles développés grâce à l'apprentissage de diverses armes, faisaient de lui un homme bien différent du garçon chétif qu'il était à vingt ans. Ainsi, on ne le reconnaissait pas – il faut dire qu'il ne s'aventurait pas là où il pouvait être en danger. Mais en réalité, la police ne savait même pas quel visage rechercher aujourd'hui. C'était ce qui lui rendait la vie possible, et pour le moment, encore paisible.
L'homme se leva, rangea la boite dans une armoire. Malgré tout ces souvenirs, son visage était resté froid, impassible. L'homme semblait impénétrable depuis bien longtemps. Il exerçait son métier, simplement. Et si il l'aimait, il devait avouer que l'argent était son principal moteur. Il ne se gênait pas pour servir des gens aux intentions plus que douteuses, pourvu qu'elles paient bien. Le jeune fugitif avait grandit dans la solitude, s'était forgé un caractère dur ; il devait être fort. Il ne devait compter que sur lui, n'agir que dans son intérêt. Pas d'amitié. Pas d'amour. Ses relations se limitaient aux saouls de la taverne de ce minuscule village, à la frontière du pays. Les femmes, elles n'étaient que de passage. Il arrivait à Genzo de séduire, d'être séduit aussi – mais il était un loup solitaire, seul son plaisir, seul son intérêt lui importait. Bourru, égoïste, il était de toute manière invivable. Un homme à qui on ne devait aucun respect, puisqu'il n'en montrait aucun. Un genre de mépris pour la race humaine. Nul n'était digne de quoi que ce soit. Ils n'étaient tous – lui comprit – qu'une bande de larves se battant pour leur propre survie. Il n'y avait pas de bien, pas de mal, pas de morale. Mensonge, trahison, tout était permis pour lui, tant qu'il était gagnant. Un loup. Un loup sans meute, un loup discret, attentif, très observateur. Un loup paisible tant qu'on le laisse mener sa vie tranquillement, mais qui peut sortir les crocs si besoin. La patience ? Assez peu pour lui. Un sang chaud, une haine latente, une frustration depuis toujours – un être mal dans sa tête, malgré son allure sûre et suffisante. Quelques pas. La forge. Forge héritée du vieil homme qui l'avait recueilli après sa fuite. Un brave homme. Mais il n'avait pas su continuer l'éducation exemplaire commencée par son père. L'homme s'approcha de l'âtre, s’attela à sa tâche, allumant le brasier. Les étincelles jaillirent, se reflétant dans ses yeux flamboyants, derrière un masque de fer, qui s'était forgé sur ses traits depuis maintenant dix ans.
« Tout sur toi », Lix / Lixia / Lilix / Xia, ou tout ce que vous voulez tant que ça comporte ces lettres. Je n'ai pas de carte bleue je paye tout en Louis d'Or. Et le temps qu'il fera demain... probablement plus beau chez moi que chez vous. Sinon, bah, j'y connais rien, j'ai rien lu, j'ai vu 4 épisodes et lu la Kage Tower dans mon bus pour connaître la base du délire. Je suis là parce-qu'il y avait de la lumière alors je suis entrée. (Sinon, je connais Sven.)
Dernière édition par Genzo Sane le Dim 11 Nov - 1:54, édité 1 fois | |
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